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5 mars 2016

Halte au gaspillage de nourriture!

Je n'avais pas vraiment prévu d'écrire un billet aujourd'hui, mais en tombant sur ce reportage, je ne  peux m'empêcher de réagir: en moyenne, chaque personne en Suisse jette 300 kg de nourriture par année. Notre famille de quatre personnes en jette peut-être 5 par année, imaginez donc ce que d'autres gaspillent!


Ce qui m'interpelle dans cette statistique catastrophique, c'est qu'il ne me semble pas que nous fassions des efforts particuliers pour gaspiller le moins possible de nourriture. Mais à la réflexion, c'est vrai que notre manière de planifier les repas, de faire nos courses et de stocker nos réserves a comme conséquence directe une utilisation optimale des aliments. Du coup, il est extrêmement rare pour nous d'arriver au point de devoir jeter des aliments.  Et voici comment nous y arrivons:

  • Cela commence par la planification des repas: comme je n'aime pas réfléchir à ce qu'on va manger et que je n'aime pas non plus faire les courses, cela fait des années que je m'y mets une fois par semaine et que je planifie les repas pour toute la semaine, agenda sous les yeux pour tenir compte des absences des uns et des autres. Sur une feuille je note pour chaque repas ce qu'on va manger, mais aussi le nombre de personnes qui seront à table. Les avantages d'un plan de menus sont nombreux: le reste de la semaine, je n'ai pas besoin de me casser la tête, d'un coup d'oeil je peux vérifier qu'on mange des plats variés et pas que des pâtes, on fait des économies (vu qu'on n'achète pas dans le vide). L'inconvénient, c'est que le plan de menus laisse moins de place à la spontanéité et à l'improvisation, mais ça, c'est une question de liberté intérieure et de détachement: on n'est pas esclaves du plan de menus!
  • En faisant le plan des menus,  je fais la liste des courses: chaque fois que je note un repas sur le plan des menus de la semaine, je vérifie quels ingrédients sont nécessaires en quelles quantités, et je note ce qu'il faudra acheter (y compris les quantités pour les produits frais) sur la liste des courses (partagée en deux: une partie pour ce que nous achetons au marché, et une partie pour ce que nous sommes contraints d'acheter au supermarché). Là aussi, les avantages sont nombreux: je n'achète que ce que nous avons vraiment l'intention de manger, je ne fais pas d'achats impulsifs, je n'oublie rien quand je fais les courses, j'économise de l'argent, et, bingo: je gagne du temps! En effet, on ne fait les courses qu'une fois par semaine. 
  • Un soir par semaine, généralement le jeudi, le repas est constitué des restes de la semaine. Parce que même en planifiant les menus et en calculant les quantités, nous avons régulièrement des restes, que nous conservons au réfrigérateur dans des boîtes. Contrairement à ce que l'on veut bien nous faire croire, la plupart des restes de repas se conserve très bien jusqu'à une semaine (bon, évidemment pas le tiramisu ou la mousse au chocolat...). En planifiant un repas fixe constitué de restes, on ne risque pas d'avoir des restes qui traînent plus d'une semaine dans le frigo. Si des restes sont trop conséquents, je les congèle, ça fera un repas vite fait quand je n'aurai pas le temps de faire la cuisine. Les avantages: nous ne jetons jamais de restes de plats, nous économisons de l'argent, nous habituons les enfants à manger les restes jusqu'au bout.
  • Nous ne sommes pas esclaves des dates de péremption sur les aliments. Ce n'est pas parce que la date de consommation d'un yoghourt est dépassée que le yoghourt n'est plus mangeable. Nous nous servons de nos yeux, de notre nez et de nos papilles gustatives pour évaluer si un aliment est impropre à la consommation. La date nous indique simplement qu'éventuellement l'aliment en question pourrait bientôt devenir immangeable. Et je vous rassure tout de suite: dans notre famille, personne n'a jamais eu d'intoxication alimentaire...
  • Quand nous avons planifié la cuisine de notre appartement, nous nous sommes posé beaucoup de questions sur le type de frigo que nous voulions acheter. Nous avons fini par choisir un frigo pas trop grand (alors qu'il y aurait eu de la place pour un mettre un plus grand), sans compartiment congélateur. Et dans la pièce de rangement attenante à la cuisine, nous avons installé un congélateur. Evidemment, parfois j'aimerais avoir un frigo deux fois plus grand, en particulier lors des repas de fête, pour pouvoir réfrigérer les boissons, les desserts, l'apéro, etc. Mais la plupart du temps, notre frigo de taille modeste suffit largement. Ce que j'ai vu dans les ménages avec très grands frigos, c'est que le frigo est toujours plein, même s'il n'y a que deux personnes qui vivent dans la maison. Et qui dit frigo plein, dit restes d'aliments, bocaux entamés et autres bouteilles qui finissent par moisir. Un frigo plus petit oblige à se restreindre au niveau du nombre de produits différents que nous réfrigérons en même temps (par exemple, au lieu de stocker trois bouteilles de jus de fruits différents, il n'y en a qu'une à la fois, et elle ne risque pas de se gâter avant d'être vidée). Les avantages: un frigo plus petit consomme moins d'énergie, il a coûté moins cher à l'achat. Nous jetons moins d'aliments périmés. Et nous avons gagné de la place pour un placard de cuisine supplémentaire. 
  • Nous appliquons la même règle que pour le frigo aux "réserves": pâtes, riz, lentilles, semoule, sucre, farine, etc. Moins on a de place consacré au stockages des denrées, moins il y a de risques que celles-ci durent tellement longtemps qu'elles finissent par se gâter. Evidemment, cela implique que nous n'avons pas trois sortes de lentilles à disposition en même temps, mais nous alternons dans la durée.
  • En Suisse, 43% du pain produit finit à la poubelle, c'est énorme! Et surtout incompréhensible. Bien que nous ne soyons pas de gros mangeurs de pain, nous n'en jetons presque jamais. Le secret? Nous le faisons nous-mêmes. Avez-vous déjà remarqué à quel point le pain acheté sèche vite? A croire que l'industrie du pain le fait exprès, pour nous forcer à acheter plus souvent du pain frais. Le pain que nous faisons nous-mêmes tient facilement cinq jours, en le conservant dans un sac à pain. Et les restes de pain rassis peuvent être utilisés pour faire du pain perdu ou d'autres plats à base de pain rassis. En effet, les générations qui nous ont précédés ne jetaient pas le pain rassis, ils ont inventé des recettes pour le finir jusqu'au bout...
Et vous, quels sont vos stratégies pour ne pas gaspiller la nourriture?

7 commentaires:

  1. Article improvisé mais très bon et intéressant quand même ! Je suis tout à fait d'accord avec toi ! En plus, un petit frigo consomme moins d’électricité de par sa taille mais aussi parce qu'il y a moins d'espace vide (un frigo plein consomme paradoxalement moins qu'un frigo vide !). J'ai aussi des astuces pour optimiser l'utilisation de nos aliments, comme utiliser des parties des aliments qu'on pense immangeables (je détaille tout dans cet article : http://consommonssainement.com/2015/11/22/optimisez-lutilisation-de-vos-aliments-astuces-et-recettes/ ).
    Je vais parfois aussi encore un peu plus loin en faisant la fin des marchés, pour récupérer gratuitement tous les trésors que les marchands laissent derrière eux (salades parfaites, bananes mûres comme il faut, etc). Si ça t'intéresse, je donne des conseils pour cela dans un des mes articles. Tu as déjà testé les fins de marchés ? :)
    Aline, blog Consommons Sainement

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    1. Merci pour le lien, quelques idées intéressantes à tester. Le coup de la courge à cuire avec la peau, c'est précieux, ça prend un temps fou et c'est pénible.
      Et non, je n'ai pas encore testé les fins de marché, mais je ne crois pas qu'en Suisse, les marchands laissent des aliments sur place quand ils partent. Il faudrait que j'essaie.

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  2. Je suis comme toi, toujours aussi stupéfaite du gachis ! Comment on en arrive là ? Je me régulièrement ces questions; En faisant des plats simple et en prévoyant pour une semaine, on arrive à s'organiser. Des plats non finis, comme tu dis finissent en restes et peuvent permettre d'improviser une nouveau plat. Je fais mes courses une fois par semaine et je retourne en général une fois en fin de semaine pour racheter un poulet pour le dimanche ou un rôti et on en sort bien. Il suffit de se donner la peine de s'organiser un minimum c'est certain !

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    1. Surtout que pour moi, l'organisation a surtout comme but de me décharger le reste de la semaine, mais l'avantage collatéral immense, c'est qu'il m'évite des dépenses et du gâchis inutiles. Comme quoi, une motivation initiale peut avoir des conséquences positives inattendues.

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  3. C'est effrayant quand on lit les chiffres ! A la maison, on essaye un max d'éviter de gaspiller la nourriture : on mange les restes que j'emporte souvent au boulot, je fait des compotes et des soupes avec les fruits et les légumes trop mûrs/flétris, on conserve le jus de cuisson du poulet pour faire du bouillon... On congèle un peu aussi. Le seul truc que je n'arrive pas à bien gérer, c'est le pain... et ça me désespère... Belle journée

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    1. Alors pour le pain, ce qui marche le mieux, c'est de passer au pain complet fait maison, mais il faut avoir le temps de le faire... Il se conserve plus longtemps que le pain de la boulangerie.

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