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11 décembre 2016

J'ai écouté pour vous: Béa Johnson

Vous vous souvenez de mon billet sur le livre "Zéro déchet" de Béa Johnson? Cette fois, je suis allée écouter une de ses conférences à Berne, où elle a été invitée par l'association Zéro Waste Switzerland, et j'ai envie de vous en dire deux mots.


Alors pour commencer, autant le dire tout de suite: le contenu de sa conférence reprend en gros ce qu'elle a écrit dans son livre. Si vous avez lu le livre, vous n'avez pas vraiment besoin d'aller l'écouter, et je vous déconseillerais de faire trop de kilomètres pour assister à une de ses conférences. De plus, bien qu'étant bonne oratrice, elle donne un peu trop l'impression de répéter ce qu'elle a déjà dit des dizaines et des dizaines de fois, y compris les quelques gags parsemant sa présentation, histoire de faire rire le public et éviter qu'il ne s'endorme. Mais ayant moi-même déjà fait des conférences à répétition, je constate à quel point l'exercice est difficile et combien on donne vite l'impression de s'ennuyer à force de redire tout le temps la même chose.
Mais voici pourquoi je suis tout de même sortie enchantée de cette conférence:

  • La présentation a eu lieu dans une grande église à Berne, et l'église était pleine! C'est encourageant: apparemment nous ne sommes pas les seuls en route vers le zéro déchet. De plus, du haut de mes 40 ans, je me situais déjà dans les plus âgés. Le public était constitué surtout de jeunes entre 20 et 35 ans. C'est très motivant et cela donne de l'espoir pour le futur du mouvement zéro déchet. Il ne s'agit apparemment pas d'une énième mode vouée à disparaître aussi vite qu'elle est née. 
  • Béa Johnson a fait remarquer que ce n'est qu'en Suisse qu'il y a autant d'hommes lors de ses conférences. Et moi, je venais de dire à ma voisine que je trouvais qu'il n'y en avait pas beaucoup dans le public. Mais réflexion faite, et vu la répartition des rôles encore bien traditionnelle dans la plupart des ménages, au moins celles qui font les courses sont sensibilisées à la thématique. Mais dans une société où la politique et l'économie est encore et toujours majoritairement aux mains des hommes, cela pose question.
  • Et c'est là que le principe "consommer, c'est voter" prend tout son sens, ce que Béa Johnson a répété plusieurs fois au cours de sa présentation: à chaque fois que j'achète un produit dans une épicerie en vrac, je dis que je ne veux plus d'emballage. Cela vaut pour toute forme de consommation. Du coup, consommer devient une sacrée responsabilité et ne devrait jamais se faire à la légère. 
  • Un des avantages de la conférence par rapport au livre, ce sont les illustrations de ses propos. Elle a fait défiler des photos de sa maison, placards de cuisine, contenu du congélateur, garde-robe, garage, etc. Elle ne veut pas faire croire que sa maison est parfaite et que tout le monde doit tendre vers cet idéal. Mais je trouve que c'est inspirant de voir comment quelqu'un organise sa maison pour ne produire qu'un seul bocal de déchet par année. 
  • Et voici encore quelques trucs très concrets que j'ai retenus de la conférence (je les avais probablement lus dans son livre, mais sans les noter): pas besoin de peler carottes et pommes-de-terre (quel gain de temps et de vitamines!); le vinaigre et l'eau suffisent pour nettoyer toute la maison (pas besoin de dix produits différents); se contenter de ce que l'on trouve en vrac (de toute façon, trop de choix tue le choix); ne pas s'énerver quand les autres produisent des déchets (il n'y a pas si longtemps, on était comme eux)...
Et pour finir, ce qui devrait être la plus grande motivation derrière le mode de vie zéro déchet, c'est de ne plus se focaliser sur ce qu'on a mais sur ce qu'on est. Le zéro déchet rejoint ici le minimalisme: posséder moins permet de vivre plus et mieux. 

En résumé: si vous hésitez à vous lancer dans une telle démarche ou si vous débutez, allez donc écouter une conférence de Béa Johnson, puis lisez son livre. Si vous faites déjà partie des avancés, une telle conférence pourra vous encourager, mais n'en attendez pas trop!

3 commentaires:

  1. j'ai vu plusieurs reportages sur bea jonhson et lu son livre mais de nouvelles illustrations et l'engouement autour sont toujours intéressant et rassurant !!
    Et puis berne,cela m'aurait rappelé des souvenirs après 6mois passé la bas !! Quand j'y étais je trouvais déjà que les suisses étaient plus sensible à ce type de questions.

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  2. Je suis heureuse de trouver une suissesse sur la toile avec un objectif zéro déchets sur la toile je n'avais trouvé que des Françaises ou Anglaises. J'habite Genève à 500 mètres de la frontière, j'ai donc un choix très important de produits. Je trouve personnellement plus simple de faire du "presque" zéro déchets en consommant en France. Nos 2 temples suisses de la conso adorent nous présenter du propreenordre sur-emballé et je dois dire que comme j'ai rarement le temps d'aller au marché, j'apprécie les magasins bio français où le vrac est légion tant au niveau des fruits et légumes qu'en ce qui concerne les oléagineux, céréales et légumineuses. Nous ne consommons pratiquement jamais de viande, et très très peu de produits laitiers. Je dois aussi te dire que si tu as 40 ans, j'en ai 60! Il n'y a pas d'âge pour se sentir concernés. J'ai 2 petites enfants...et 4 enfants...J'ai commencé ma transition voici une année. Ma salle de bain et enfin devenue zéro déchets (sauf le dentifrice, car les alternatives n'ont pas été convaincantes et attention aux recettes avec bicarbonate ou argile beaucoup trop corrosives pour l'émail de nos quenottes), mes produits de nettoyage se limitent au stricte nécessaire et ma maison brille comme avant grâce au vinaigre, bicarbonate et savon noir. Bref que du positif ! Je ne me casse pas la nenette avec le vinaigre, je prends le meilleur marché titré à 8%. Le vinaigre pour usage de ménage est d'ailleurs rarement plus concentré! Le budget s'allège...Je dois aussi ajouter que toute ma vie je me suis fournie "aux puces", brocantes et Emmaüs...Donc rien de nouveau de ce côté là. J'ai toujours aimé redonner une vie aux objets encore "valides", de plus j'aime personnaliser les choses et suis très bricoleuse. Il me semble qu'être créatif est un bon dérivatif aux pulsions consuméristes. On est moins dépendant que de ce qu'on nous vend. C'est la même chose en faisant soi-même ses produits de beauté ou de ménage on se réapproprie des "processus". Et puis, en fait, l'essentiel de la vie est simple! C'est une forme de liberté, on se sent un peu moins esclave d'une société basée uniquement sur l'acquisition. Tellement de personnes ne pense être qu'au travers de ce qu'elles possèdent. Merci pour ton blog.

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    1. Merci pour ce long commentaire! Je ne suis de loin pas la seule en Suisse à m'intéresser à ce mode de vie! Mais je pense aussi que c'est plus facile de réduire ses déchets aux USA et en France qu'en Suisse. Mais ça commence à bouger!

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