T'as pris ton cabas?

Une des premières habitudes à prendre pour réduire ses déchets, c’est de refuser systématiquement tous les sacs en plastique, les cabas en papier et les sachets de toutes sortes quand on va faire des courses. Facile, vous dites ? Oui, en théorie ! Dans la pratique, c’est autre chose, car il faut an-ti-ci-per ! 

Voici quatre déclinaisons de l’anticipation du cabas :

1. L’anticipation par principe : Vous ne sortez jamais sans un cabas, filet à provisions ou autre sac en tissu. En fait, il y en a toujours un (mieux, deux, on ne sait jamais) plié ou roulé en boule au fond de votre sac-à-main, sac-à-dos, sacoche de bureau, sac de sport, boîte à gants de la voiture, coincé dans le porte-bagage de votre vélo ou enroulé soigneusement autour de votre flûte traversière. Vous sortez toujours couvert-e.
2.  L’anticipation des courses: Vous prévoyez quand vous mettrez les pieds dans un magasin et pensez à emporter un ou plusieurs cabas, sacs en tissu ou autre filets à provisions le jour J. Ainsi vous ne trimballez vos contenants que quand vous allez effectivement faire les courses. Mais que faites-vous quand vous vous décidez au pied levé d’acheter quelque chose alors que vous ne l’aviez pas prévu en sortant de chez vous ? Et comment faites-vous pour ne pas oublier le sac à la maison ? La solution au premier problème, c’est de glisser votre achat dans votre sac-à-main, sac-à-dos, sacoche de bureau, sac de sport, porte-bagage de vélo ou étui de flûte traversière (en espérant que l’achat en question ne soit pas trop volumineux). Quant au deuxième problème, nous l’avons résolu en suspendant les cabas en tissu au porte-manteaux et en collant un pense-bête sur la porte d’entrée.
3.  L’anticipation de l’emballage : Une fois équipé de votre cabas, il faut encore anticiper l’emballage systématique et automatisé de l’achat par la caissière, qui dégaine sacs et cabas plus vite que son ombre et en moins de temps qu’il ne faut pour dire : « Non merci, pas de sac, j’ai le mien. » Donc pas question de rêvasser en attendant votre tour à la caisse, préparez-vous à ne pas louper la demi-seconde entre le scannage de l’article et le dégainage du sachet maléfique. Si vous déposez votre requête avant le scannage de l’article, la caissière, formatée au dégainage du cabas (ben oui, les magasins ont un intérêt marketing à refiler le plus grand nombre de sacs avec leur logo dessus), aura déjà oublié votre demande farfelue le moment venu. Et si vous annoncez trop tard que non merci, vraiment, pas de sac, alors que l’article s’y trouve déjà, la caissière poussera un gros soupir d’incompréhension (vous n’avez aucune reconnaissance pour son travail) et d’énervement (le sac déjà dégainé et donc plié, froissé, fera désordre sur la pile des sacs vierges). Soyez donc toujours prêt-e et anticipez l’emballage.
4. L’anticipation de l’étourderie : Alors voilà, vous avez anticipé par principe ou anticipé les courses, vous avez déjà anticipé deux-trois fois l’emballage, et tout à coup, dans le quatrième magasin ou au quatrième stand au marché, vous avez une baisse de concentration et oubliez tout simplement que vous ne vouliez pas de sac, sachet ou cabas. La solution que je vous propose, en particulier pour le marché, nécessite au minimum un enfant, deux, c’est mieux : munissez-vous de vos contenants et d’un ou deux enfants, allez au marché, et en arrivant, demandez aux enfants d’être les gardiens des sacs : ils doivent vous reprendre si vous oubliez de refuser les sacs et sachets de toutes sortes. Ainsi vous faites d’une pierre deux coups : vous anticipez votre étourderie et vous occupez vos enfants, fiers d’assumer un rôle aussi signification pour le sauvetage de la planète. Et du coup il ne leur viendra pas à l’idée de disparaître entre les étals alors que vous êtes occupé-e à choisir vos carottes. Si vous n’avez pas d’enfant sous la main, prenez votre mari, épouse ou compagnon, cela fera l’affaire. Et si vraiment vous êtes du type solitaire, dressez donc votre chien !